Cimaise

Publié le par Jean-Loup Bezos

Cimaise est devenue un drôle de magazine dont le sous-titre en dit long : "ceci est un magazine d'art".
Sa qualité artistique est diverse et brouillonne, on ne saisit pas très bien la ligne artistique de la revue. Le numéro de décembre et janvier comporte un reportage sur la ville de Nice ... et un dossier sur les artistes face aux institutions. Un sujet récurant depuis quelques années et qui apparaît de plus en plus comme le pis-aller de revendications d'artistes plus soucieux de leur carrière que de la question du sens de leur art. La précarité est-elle vraiment l'occasion de regrouper, autour des mêmes revendications, des artistes dont la qualité artistique des oeuvres est à ce point inégale ? Je me demande si cette politique du "tout est égal à tout" n'est pas en train de nous faire passer des vessies pour des lanternes ?
Pour ce qui me concerne je sais qu'au final je ne pourrais compter que sur mon travail personnel. Et de ma production qu'adviendra-t-il au sein de la multitude des autres productions artistiques, de plus en plus nombreuses dans le monde, si je reste obsédé par la seule rentabilité financière et sur le non sens de mon pouvoir d'achat.
Dans tous les secteurs d'activité aujourd'hui on raisonne dans la seule perspective de la croissance et dans l'attente de l' augmentation des pouvoirs d'achat.
Un cercle infernal nous entraîne tous dans cette logique aveugle et stérile qui tend à nous faire croire qu'a produire plus on gagne plus ... Ne vaudrait-il pas mieux, pour des artistes, se préoccuper de la question du sens de l'art dans notre société ? Plutôt que de rechercher des solutions de rentabilité immédiate pour leurs productions ?
Qui peux sortir le monde de ces aveuglements nuisibles si ce ne sont les artistes ?

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D
La dualité entre vivre de son art et faire vivre son art date depuis bien des siècles. Les mécénes ne sont plus légion et chaque artiste rêve d\\\'une manne providentielle qui lui laisserait tout le loisir de s\\\'occuper de ses chimères. La concurence est rude et comme tout a déjà été fait il faut s\\\'accomoder des miettes de la nouveauté.<br /> Pour ceux qui ont une \\\"écriture\\\" tout à fait originale (?!), marginale ou singulière, il reste le marché à l\\\'ancienne : ça te plais tu achètes. <br /> C\\\'est trop grand et trop cher? Je t\\\'en fais un plus petit.<br /> Et pour Noêl je t\\\'en fabrique des tout petits pour des cadeaux sympas et vraiment pas chers.<br /> C\\\'est comme ça que l\\\'on devient son propre artisan.<br /> Reste autrement à faire moderne, à arpenter les couloirs des ministéres et à devenir <br /> artiste-représentant avec une langue bien pendue, élargir son réseau, etc... <br /> Sinon, il reste le travail, le sien et celui qui nourrit.<br /> Un jour où l\\\'autre ils finiront bien par se renconter. <br /> Si vous en doutez, demandez à Eugéne Leroy comment il a fait. C\\\'est sûr que la reconnaissance à 70 ans c\\\'est pas commode à 20 ou 30, mais ça donne le temps d\\\'y réfléchir et de faire une oeuvre.<br /> Bon Noêl.<br />
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